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L’étonnante traversée de l’Atlantique en tonneau

Traverser l'atlantique à tonneau
© Jean-Jacques Savin

Alors que pour certains, l’âge de la retraite est synonyme d’un repos bien mérité, le français Jean-Jacques Savin, un septuagénaire originaire d’Arès en Gironde, sportif aguerri et féru d’aventure a choisi de relever un incroyable défi, traverser l’Atlantique dans un tonneau. Ce périple fou né en terres girondines au cœur du Bassin d’Arcachon, n’est pas sans rappeler celui d’Alain Bombard qui en 1952 traversa ce même océan après plus de 60 jours à bord d’un radeau pneumatique. Jean-Jacques Savin a embarqué le 26 décembre dernier de l’île d’El Hierro sur l’archipel des Canaries dans le but de se laisser porter sans voile, sans pagaies, sans moteur, ni safran, par la seule force des vents et des courants jusqu’aux Caraïbes durant une expédition qui devrait durer environ trois mois. Trois mois à la dérive au cours desquels l’homme ne sera pas capitaine de son bateau, mais passager de l’océan…

La folle aventure de la “route du rhum en barrique”

Traverser l’Atlantique à la dérive à bord d’un tonneau, voici résumée cette incroyable aventure. Le tonneau conçut en contre-plaqué époxy prévu pour résister à l’assaut des déferlantes (mais aussi des orques) possède un semblant de plat pour éviter les roulis, mesure 3 m de long, 2,10 de large et de diamètre contre 1,70 m aux extrémités pour une contenance de 10 m3. Pratique, fonctionnel et confortable, il comprend une cuisine, un couchage, une zone de stockage et un coin navigation sans oublier le hublot pour observer les poissons. Le naufragé volontaire dispose également d’un système lui permettant de prendre l’air et de se baigner en l’absence de requins. Modernité oblige, l’embarcation est aussi équipée d’électricité. Pour mettre un peu de gaieté durant cette longue traversée, l’aventurier girondin a même prévu du foie gras, un petit Sauternes et un bon Saint-Emilion pour fêter son 72e anniversaire pendant la traversée.

? Suivez l’avancé du voyage de Jean-Jacques sur cette carte.

Arès, là où tout a commencé…

En bordure du bassin d’Arcachon, Arès est le point de départ de cette folle aventure. Le tonneau a été conçu sur le petit chantier naval de cette station balnéaire girondine et testé de longues heures dans les eaux du bassin.

Nichée entre forêts et océans, Arès est une station familiale où les eaux peu profondes et la pêche aux coquillage font le bonheurs des vacanciers. Les sportifs plus aguerris ont la possibilité de pratiquer le surf du côté du Cap-Ferret, au Grand Crohot et les amoureux de nature une multitude d’activités sportives comme la randonnée ou le vélo. On s’y rend principalement aux beaux jours et nombreux sont les touristes à rechercher une location à Arès.

Arès séduit pour son patrimoine dont les principales curiosités sont l’église Saint-Vincent de Paul, l’ancienne gare, la réserve naturelle des prés salés… Non loin, se trouve aussi Andernos, une autre station balnéaire et petit port ostréicole très agréable dès les premiers beaux jours. Depuis Andernos, on peut rejoindre Arcachon en traversant le bassin par la navette et passer une merveilleuse journée.

Destination Caraïbes

Le point d’arrivée du périple reste une incertitude, car lié aux caprices des vents et des courants. Le navigateur espère, d’un point de vue pratique pour rapatrier le tonneau, rallier une île française comme la Guadeloupe ou la Martinique. Le mystère reste entier…

Portrait d’un vrai baroudeur et d’un défi hors norme

Agé aujourd’hui de 72 ans, Jean-Jacques Savin possède un passé de militaire parachutiste, de pilote privé et de gardien de parc national en Afrique. Arrivé second lors des championnats de France de triathlon en 2017, il affiche aussi à son palmarès l’ascension du Mont Blanc en 2015, plusieurs traversées de l’Atlantique en voilier et diverses performances en compétition nautique.

Comme celle de Bombard en 1952, cette expédition revêt plusieurs buts scientifiques consistant à larguer des balises de la JCOMMOPS (un Centre de soutien pour les plates-formes d’observation in situ de la Commission technique mixte d’océanographie et de météorologie maritime) afin d’étudier les courants. Les balises plongeront à près de 1.000 mètres de profondeur pendant cinq à dix ans en faisant remonter des données. L’autre expérience consistera à tester le sentiment de solitude en milieu clos.
➡️ En savoir plus sur le site officiel

L’aventure océane de Jean-Jacques Savin montre que les Seniors d’aujourd’hui ne manquent pas d’imagination, de ressources et de courage. La vie commence à la retraite et bien avant grâce aux voyages (peut-être pas en tonneau) et aux micro-aventures qui ouvrent vers de beaux horizons ! Et vous, quelle est l’aventure qui vous fait rêver ?

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